Les secrets de la construction du Colisée de Rome

Le Colisée de Rome, également connu sous le nom d’Amphithéâtre Flavien, est l’un des monuments les plus emblématiques et impressionnants de l’époque romaine. Il est non seulement une icône architecturale et historique, mais sa construction fascine également par son ingéniosité technique et ses dimensions gigantesques. Cet article explore qui a construit cette merveille de l’architecture antique et comment il a été réalisé.

L’origine du projet : l’empereur Vespasien

La construction du Colisée a débuté sous le règne de l’empereur Vespasien, en 70-72 après J.C., qui voulait offrir à la population un immense amphithéâtre pour les jeux équestres et autres divertissements publics. Le choix de l’emplacement était stratégique, puisque le monument a été érigé sur les ruines du lac artificiel de Domus Aurea, la résidence extravagante de l’empereur Néron. Cette décision avait pour objectif de marquer la rupture avec le passé tyrannique de Nero et de redonner au peuple les terres confisquées par celui-ci.

Une dynastie engagée dans la grandeur de Rome

Il faut souligner que le Colisée porte le nom de sa famille fondatrice, les Flaviens. La volonté d’affirmer la puissance impériale et la prospérité de Rome à travers cet ouvrage est significative du programme politique de Vespasien et de ses successeurs, Titus et Domitien. Les travaux continueront sous la direction de ces deux empereurs, pour s’achever en 80 après J.C.

La réalisation technique : innovation et savoir-faire

Le Colisée est un exemple remarquable d’ingénierie romaine, caractérisée par l’utilisation d’une variété de matériaux et de techniques de construction avancées pour son temps. Les dimensions sont impressionnantes : près de 189 mètres de longueur sur 156 mètres de largeur et une hauteur maximale de 50 mètres, pouvant accueillir jusqu’à 50 000 spectateurs.

Les matériaux : travertin, tuf et brique

La structure principale du Colisée est réalisée en travertin, une pierre calcaire provenant des carrières voisines de Tivoli. Elle était acheminée par voie fluviale, puis transportée sur des chariots depuis le Tibre, ce qui démontre les prouesses logistiques des architectes romains. Le travertin présente d’excellentes propriétés résistantes aux contraintes mécaniques, ce qui explique pourquoi cette matière première a été choisie pour l’édification de cet amphithéâtre colossal.

L’espace entre les arcs extérieurs et la cage intérieure est comblé par des murs de soutènement en tuf, une roche volcanique locale. Ce matériau, plus léger que la pierre, permet de réduire le poids de la structure tout en conservant une robustesse exceptionnelle.

Enfin, la brique est largement utilisée pour les parois convexes, l’aménagement des couloirs et la réalisation des voûtes d’arêtes qui supportaient les gradins en bois. Cela témoigne d’une véritable maîtrise de cette technique constructive par les ingénieurs romains.

Les innovations technologiques : hypogées et velarium

Le Colisée abrite des infrastructures souterraines appelées « hypogées », qui étaient à la fois un espace de stockage pour les décors, les équipements et les cages d’animaux, et un réseau de machines et d’ascenseurs pour les combats et représentations scéniques. Ces installations dévoilent l’ampleur des compétences techniques nécessaires pour mener à bien un tel chantier.

Un autre élément innovant est le velarium, une immense toile tendue au-dessus des gradins pour protéger les spectateurs du soleil et des intempéries. Constitué de segments amovibles, il était actionné par un système complexe de poulies et de câbles pour être déployé rapidement. Cette fonctionnalité démontre, là aussi, l’ingéniosité dont faisaient preuve les architectes romains.

Le financement et la main d’œuvre : argent et esclaves

La réalisation d’un tel ouvrage a nécessité des sommes considérables, provenant en grande partie des richesses rapportées par les conquêtes militaires de l’empire romain. La construction du Colisée doit ainsi beaucoup aux victoires obtenues lors de la guerre de Judée, qui se traduisent à la fois par le pillage de trésors et la réduction en esclavage de milliers de personnes, constituant une main d’œuvre gratuite pour les travaux.

L’utilisation massive d’esclaves pour la construction

On estime que plusieurs dizaines de milliers d’esclaves, principalement des prisonniers de guerre, ont participé à l’édification du Colisée. Ils étaient employés pour les tâches les plus pénibles, comme le transport des pierres et la taille des blocs, pendant que les ingénieurs et artisans dirigeaient et supervisaient les travaux. Leur utilisation massive permettait de réduire considérablement les coûts et les délais de construction.

Le souvenir d’une Rome impériale grandiose

Aujourd’hui encore, le Colisée demeure un témoignage éloquent de la grandeur de la Rome antique. Ses dimensions vertigineuses, sa conception diligentée par les empereurs Flaviens et les prouesses architecturales qu’il met en œuvre rappellent à quel point cet amphithéâtre était destiné à impressionner et divertir les foules, mais aussi à célébrer la puissance impériale et la suprématie de l’époque romaine.

En somme, l’empereur Vespasien et ses successeurs, aidés par les ingénieurs, artisans et esclaves de leur temps, ont réussi le pari audacieux de créer un monument qui, près de deux mille ans plus tard, suscite encore l’admiration et l’émerveillement.

Rate this post
Click Here to Leave a Comment Below 0 comments

Leave a Reply: